Manoir Schenker/Jabs

Vlad se dirigea donc vers son manoir, suivi par Marion. A mesure qu'ils se rapprochaient de la demeure du vampire, ils croisaient de plus en plus de gens au regard interrogateur : c'était la première fois que le "jeune" noble était visible avec quelqu'un d'autre que son ami Rudolf. Mais les sourires et les salutations que Vlad lançait l'étaient de façon si polie qu'ils stoppaient net toute véléité de questionnement.

*Il soupçonne encore que je veuille lui voler le Codex... Si je le voulais, je n'aurai qu'à envoyer quelques rats chez lui le prendre un soir.*

Ils arrivèrent en vue du manoir. C'était le plus petit de ceux que l'on trouvait dans le quartier, simplement car Vlad et son ami n'avaient pas jugé utile de remplir une grande maison à eux seuls, même s'ils avaient aussi quelques domestiques, qui les suivaient depuis leur passage en Allemagne, en 1782.

"Voici donc ma maison. J'y vis avec mon meilleur ami, et quelques domestiques. Ce soir vous devrez par contre vous contenter d'un diner sommaire, j'en suis désolé. Le cuisinier a pris un jour de congé."

Il frappa à la porte et attendit qu'on lui ouvre. La porte s'ouvrit, et un visage pâle, doté de cheveux bruns apparut :

"Voici Rudolf, l'ami que j'ai précédemment cité. Rudolf, je te présente Marion, un ami de Lucius."

[HJ : désolé mais je ne pourrai pas continuer après 17h30]

*Taille raisonnable. Bon point.*

La demeure de Vladimir était juste assez grande pour être confortable, ce qui lui fit bonne impression. Sur le chemin, il remarqua plusieurs regards interrogateurs, mais visiblement Vladimir savait faire comprendre quand il ne voulais pas qu'on pose de question, aussi poli et agréable fut-il.

Marion acquiesça en silence lorsque sonn hôte lui annonça que le souper serait sommaire: de toute façon, tant que c'était mangeable, pas de problème.

Rudolf, l'ami -ou l'Ami?- de Vladimir, qui leur avait ouvert la porte, gratifia Marion d'un sourire, ou en tout les cas quelque chose qui y ressemblait, et Marion sourit à son tour.

"Marion Desflandres, dit-il en tendant la main. Enchanté."

Ce disant, l'humain détailla son vis-à-vis, puis le peu qu'il apercevait du hall. La décoration, de prime abord, semblait relativement sobre. Apparement, ces deux hommes étaient différents des autres nobles, qui aimaient en général afficher leur puissance par le biais d'une décoration surchargée de fioritures hors de prix...

Le ventre de Marion émit un gargouillement sonnore et le jeune homme sentit ses joues s'échauffer légèrement. Son dîner avait été assez léger...

"Désolé. Dit-il en appuyant ses paroles d'une moue contrite.

[Oki, pas de prob :p]

"Eh bien, il semble que notre sympathique invité commence à avoir faim" dit Vlad, ajoutant à sa déclaration un rire assez léger pour ne pas être insultant."N'attendons donc pas, et rejoignons la salle à manger."

Ils passèrent tous les trois à travers un couloir dans lequel se situaient des tableaux représentant tous les Prince de Valachie, de Vlad III Tepes au dernier des Princes au pouvoir. Vlad n'avait pas mis son propre portrait, car il n'avait pas été nommé officiellement au poste de Prince, malgré son ascendance.
Ils arrivèrent enfin devant la table.

"Prenez place, je vais m'occuper de la nourriture."

Et Vlad quitta la salle à manger.

Marion roula des yeux à la plaisanterie de Vladimir. Faim, lui? Nooooooon, il était juste affamé! Mais le montrer eut été particulièrement impoli.

Les trois hommes traversèrent un couloir avant d'atteindre la salle à manger ou Vlad les laissa pour aller chercher le souper. Marion resta donc seul avec Rudolf et, comme celui-ci ne semblait pas très désireux d'entamer la conversation, le jeune homme s'autorisa à observer la pièce. Elle était peu éclairée, principalement par la lumière de la lune qui s'écoulait à flot des fenêtres.

Les penderies et tableauxsuspendus aux murs lui fichaient pour certains la chair de poule: certains visages étaient vraiment effrayants! D'autre, au contraire, semblaient sages et bons, et donnaient envie de tomber dans un pays avec un Roi comme eux.

Marion finit par prendre un siège, avant de se retourner vers Rudolf.

"C'est un Manoir très sympathique. Dit-il en souriant. Vous vivez ici depuis longtemps, Vladimir et vous?"

Un regard indéchiffrable fut la seule réponse, et le jeune homme se tassa sur son siège, rennonçant à l'idée qu'il avait eu d'aller déposer sa cape sur la patère du couloir. Au lieu de cela, il se mit à siffloter une petite gigue, histoire de tromper sa gène tandis qu'il attendrait le retour de son deuxième hôte.

Vlad revint des cuisines, un plat de poulet à la main.

"Rudolf, pourrais-tu t'occuper d'amener les légumes ? Le plat est sur la table."

Vlad posa le plat sur la table et s'assit à son tour, pendant que Vladislav se levait et se dirigeait vers la cuisine. Jetant un regard en coin à son ami, Vlad dit à Marion, en souriant

"Excusez-le pour sa rudesse. Il n'a pas trop l'habitude de voir du monde ici, et est souvent assez... impoli avec les invités. J'espère qu'il ne vous a pas fait le même coup."

Vlad attendit la réponse de Marion puis proposa :

"Si nous attaquions le poulet ? Il va refroidir sinon."

Vlad savait exactement comment était préparé ce poulet et savait que, même s'il n'aurait aucun goût à son palais de vampire, il ne lui causerait aucun dommage.

"Mais, que vois-je ? J'ai oublié de vous faire ôter votre cape ! Quelle grossierté de ma part. Je vais demander à l'un de mes domestiques de la prendre !"

Vlad claqua des doigts. Un domestique accourut et, après que son maître lui ait parlé dans une langue proche de l'Allemand, il se dirigea vers Marion, prêt à récupérer son vêtement.

Vladimir revint et s'inquiéta du comportement de son colocataire. Ne désirant pas se plaindre, Marion eut un petit signe de dénégation qui signifiait " tou va bien, merci" bien qu'il n'en pensât pas une miette.

Le jeune homme hocha de nouveau la tête lorsqu'on lui proposa d'attaquer le poulet et ne se fit pas prier pour y mordre avec appétit. La volaille était cuite à point et la cuisse -son morceau favori- juteuse à souhait. Marion meangea en silence quelques instants, jusqu'à ce que Vladimir ne fasse remarquer qu'il portait toujours sa cape.

"Oh, ce n'est rien, ne vous en faites pas!"

Le maître de maison prononça quelques mots dans une langue que Marion ne comprenait pas, et un vieil homme d'environ une trentaine d'années* s'avança pour le débarrasser de son vêtement. Marion se laissa faire, mais refusa de se séparer de sa besace: on lui avait déja volé des livres de cette façon, sur ordre de ses hôtes ou non, d'ailleurs...

"Ce poulet est vraiment délicieux!"

S'exclama-t-il en se retournant vers son assiette. Puis, lorsque sa faim se fit moins pressante, il interrogea Vladimir.

"Je demandais tout à l'heure à messire Rudolf si vous viviez ici depuis longtemps, mais il n'a pas eu le temps de me répondre..."

[*Au 18eme, 30ans c'était vieux ]

*Il pense toujours que je veux lui voler ses livres. Après tout, je lui comprend. Mon approche de tout à l'heure était trop brutale. A la limite, si je veux le lire, j'attendrai que nous soyons plus proches. Il me laissera bien y accéder, si je le fais dans sa librairie...*

Quand son invité fit un compliment sur le poulet, Vlad sourit. On aurait pû lui dire qu'il avait un goût horrible, il n'aurait pas pû en juger... Vint ensuite la question sur le temps depuis lequel les deux vampires logeaient ici.

"Nous vivons ici depuis 1789 en fait. Auparavant, je vivais dans une propriété de ma famille en Allemagne, à côté de laquelle Rudolf avait son propre logement. Quand la Bastille est tombée, un noble est venu en exil chez nous et nous a parlé de ce manoir, qu'il avait dû abandonner. Ne désirant pas qu'un aussi beau monument soit oublié, nous l'avons racheté, et nous avons amené les tableaux de mes ancêtres, afin de donner à ce lieu un air familier. Nous ne sommes pas encore bien habitués à la vie parisienne. La noblesse valachienne et la noblesse parisienne sont très différentes. Par exemple, en cas de révolution populaire, la Valachie n'abandonne pas son territoire, et attend noblement la mort, si elle doit venir."

Tout en pensant à cela, Vlad se rappela de son frère, qui s'était exilé, et qu'il avait tué de ses propres mains à cause de sa lâcheté.
Vladislav entra dans la pièce avec les légumes, qu'il posa sur la table.

"Veuillez m'excuser, mais je ne mangerai pas avec vous. Ma compagne m'attend, et cela fait bien longtemps que je ne lui ai pas fait l'honneur de ma présence à sa table."

Vlad savait qu'il disait vrai. A chaque endroit où ils étaient passés, Vladislav avait pour habitude de transformer une femme en vampire et d'en faire sa compagne. Et il était vrai qu'il n'avait pas vu sa compagne parisienne depuis bien longtemps.
La nostalgie emplit Vlad quand il pensa à sa compagne transylvanienne, qu'il avait abandonné quand il avait changé de pays...

"Comme c'est dommage. Eh bien, passe une bonne soirée. Passe-lui mes salutations."

Vladislav dit en transylvanien qu'il n'y manquerait pas, et il quitta la demeure.

"Encore une fois, veuillez excuser son impolitesse."

[oui lol. Vlad et Marion sont presque des vieillards Enfin, Vlad...]

Marion écouta attentivement le récit de son hôte. Il aimait les histoires, vraies ou non d'ailleurs: avec les armes c'était sa plus grande passion.

Lorsque Vladimir évoqua le comportement de la noblesse Valachienne en cas de révolution, Marion pensa à certains récits qu'il avait lu à propos de chevaliers Orientaux, qui préféraient mourir plutôt que de se rendre, ou à certains nobles plus proches d'eux, mais aussi plus rares.

Rudolf entra dans la salle et annonça qu'il ne souperait pas en leur compagnie et Vladimir, après lui avoir demandé de transmettre ses salutations à sa compagne, s'excusa pour lui auprès de Marion.

"Ce n'est rien! Répondit ce dernier avec un sourire. Nous savons ce qu'est le devoir Conjugal!""

Bien que lui-même n'ai pas vraiment eut l'occasion -Dieu merci- d'exercer ledit devoir conjugal avec son épouse, Marion savait de quoi il retournait. Son père avait toujours eu un point de vue clair, et une manière crue de l'exposer: "Si tu te marie un jour, honnore la couche de ta femme au moins une fois par semaine. Le reste du temps, fait ce que tu veux." Pas très romantique.

"Peut-être vais-je vous paraître indiscret, mais avez-vous vous même une compagne?"

La question de Marion sortit Vlad de ses souvenirs.

*Pile au moment où j'y pensais... il a visé juste.*

"J'en avais une, en Valachie. Mais quand mes parents ont voulu que je parte pour l'Allemagne, les siens n'ont pas voulu qu'elle m'accompagne. Mais, parler de compagne est un bien grand mot ! Nous étions encore jeunes quand nous étions ensemble. Mais mon coeur lui est toujours réservé..."

Il savait que parler d'eux comment étant "jeunes" était le seul moyen de ne pas attiser les soupçons : Vlad paraissait avoir entre vingt-cinq et trente ans, et il vivait ici depuis 1789. Donc, il avait au maximum vingt-trois ans quand il était arrivé, et, si l'on suivait la logique, il ne pouvait pas avoir plus de vingt ans quand il avait quitté la Valachie, sinon il n'aurait pas pû tisser des liens forts avec "Rudolf"... Etre immortel et avoir une fausse identité comportait des ennuis de ce genre, mais Vlad savait faire avec, depuis le temps...

"Et, qu'en est-il de vous ? Si ce n'est pas indiscret..."

Marion hocha la tête. Les amours malheureuse étaient une chose fréquente, surtout lorsqu'elle ne convenait pas aux intérêts des parents... Il déplorait cela. C'était tellement... Matérialiste! L'Amour aurait dû être la chose la plus respectée au monde, au lieu de quoi on le monnayait comme une vulgaire marchandise...

Puis, comme de juste, Vladimir lui retourna la question.

"Oh, Lucius ne vous l'a pas raconté? D'ordinnaire cela fait vite le tour de la ville! Il rit un peu, puis reprit. Mon père est marchand de Tapis à Dublin, et il rêvait de voir un de ses enfants accéder à la noblesse. Il m'a trouvé une riche veuve toute prête à m'épouser. Mais la dame avait plus de cinquante ans, et elle est décédée dans la première semaine de mariage avant même que je n'ai eu le temps d'apprendre son prénom. La vie est ironique, parfois."

Marion but une gorgée de vin au verre qu'on lui avait servit, avant de jeter un oeil à l'extérieur de la maison. La pleine lune était presque entièrement masquée par de lourds nuages noirs, et Marion plissa le nez.

"On dirait qu'il va pleuvoir. J'espère que votre ami est arrivé à destination, ou il risque d'etre trempé..."

Juste comme il terminait sa phrase, un sourd grondement de tonerre retentit, et une pluie battante commença à s'abattre sur le paysage, martelant les carreaux.

"Magnifique! S'exclama Marion en riant. Il nbe manque plus qu'un courant d'air Glacial et on pourrait presque espérer croiser un Vampire!"

Vlad eut un rire poli quand Marion lui raconta l'histoire de son mariage. Ne pas connaître le nom de sa femme avait de quoi faire rire, il fallait l'avouer.

"Je n'ai pas peur pour lui... Au pire il prendra un carosse. Je me demande s'il ne l'a pas déjà fait d'ailleurs."

*Mouais. Il a plutot pris sa forme de chauve-souris pour aller vite. Il ne comprendra jamais la beauté des promenades.*

La phrase de Marion fit sourire Vlad.

*Oh oui, tu risques d'en croiser. En fait tu l'as déjà fait, mon ami. Trois fois en deux jours. Peu de personnes peuvent s'en vanter.*

"Allons, ne me dites pas qu'un homme de lettres comme vous croit en cette légende futile. Je sais que ma famille fait partie de ceux à cause de qui la légende du vampire est propagée en Europe, mais je trouve ça tellement stupide. Comment quelqu'un pourrait-il être doté de pouvoirs quelconques ? Et encore plus de l'immortalité. C'est comme la sorcellerie. Inexistant. Seule la science est réelle."

Apparement, Vladimir ne croyait pas vraiment aux créatures telles que les Vampires, Loups-Garou et autres. Mais Marion, ayant déja vu une enfant se faire déchiqueter par un Lycan, avait de bonne raison d'y croire.

Le souvenir lui donna la nausée, et il s'empressa de penser à autre chose.

"Homme de lettre peut-être, ça ne fait pas de moi un esprit cartésien! Marion sourit et repris. J'adore toutes ces histoires, je les trouves passionnantes. Et ne vous en déplaise, j'y crois dur comme fer! Mais, à dire vrai, cela ne contribue pas vraiment à me faire des amis!"

Marion eut un rire légèrement nerveux, lorsque Vladimir fit remarquer que sa famille faisait partie de celles "dites" Vampiriques. Etais-ce une façon de lui faire comprendre qu'il était lui-même un buveur de sang?

C'eut été amusant... quoique légèrement flippant, ne fut-ce que de manière rétrospective. Après tout, peu de gens avaient la chance de rencontrer des Vampires sans être tués ou transformés...

*Aurait-il un doute ? Non, simple suspicion, facilement effaçable...*

"Chacun est libre de ses croyances. La seule chose un peu fantaisiste à laquelle je me permet de croire est l'Alchimie. J'en ai souvent pratiqué, et j'ai toujours un laboratoire d'alchimie ici. D'où l'intérêt que je porte à certains ouvrages, comme le De Vermis Mysterii ou Le Grand Oeuvre. Ouvrages que j'ai eu du mal à traduire, mais qui se trouvent à présent être d'un soutien exceptionnel pour mes recherches."

Et encore une fois, Vlad était sérieux : il désirait trouver le secret de la fameuse Pierre Philosophale. Non qu'il ait besoin de ses pouvoirs, mais par simple fierté personnelle, pour être celui qui changerait le plomb en or...

"Mon discours doit vous sembler être contradictoire avec ce que je vous ai dit précédemment non ?"

"Quelque peu, oui. Avoua Marion. D'autant plus que nombreux sont ceux qui pensent que les alchimistes ne sont rien de plus que de pauvres fous qui se prennent pour des sorciers... Pour ma part, je pense plutôt qu'ils sont le trait d'union entre science et Sorcellerie. Il prit une nouvelle gorgée de Vin. Sorcellerie que l'on évitera de confondre avec la Magie, qui est la discipline des Mages. Les Mages sont sages et neutres. Les sorciers peuvent être stupides et prendre parti... De plus, je n'ai jamais entendu parler d'un Mage sachant préparer une Potion correctement."

*Et dieu sait qu'une Potion mal préparée peut faire des Dégâts...*

Et même beaucoup de dégâts! Marion avait déja vu plus d'une maison incendiée a cause d'une erreur de dosage. Et encore, l'incendie était parfois un moindre mal...
Les désagréments provoqués par les Potions ratées étaient dévastateurs autant que Variés.

"Mais je dois vous ennuyer, avec mes histoires de Potions... J'ai toujours tendance à trop parler lorsque la conversation dérive sur les contes et autres légendes. J'agace vite, dans ce ghenre de situation..."

Le jeune homme tritura une mêche de cheveux auburn échappée de son catogan tandis qu'un domestique venait reprendre son assiette. La pendule sonna onze heure et demi, mais Marion ne bougea pas.

"Non, vous ne m'ennuyez pas. L'art de la Potion est proche de certaines disciplines de l'Alchimie. Il faut savoir correctement doser pour obtenir le résultat voulu et, en cas de problème, le résultat peut être catastrophique."

La pendule sonna. Vlad leva juste les yeux au ciel. Il était encore tôt pour lui, mais peut être son invité ressentait-il de la fatigue. La politesse lui obligeait d'interroger Marion :

"Pour moi, la nuit ne fait que commencer, mais peut-être se fait-il tard pour vous ?"

Vlad espérait que son invité réponde par la négative. Plus longtemps il restait, plus ils pourraient parler, et ainsi tisser des liens.

*Lucius voulait s'en faire un repas. J'en ferai bien un des notres. Ca ne serait pas une mauvaise idée...*

Vlad passa en revue ce qu'ils pourraient faire après ce repas, si Marion restait : visiter le manoir, s'installer dans la bibliothèque et parler littérature, échanger des connaissances en potion et en alchimie... Oui, la nuit ne faisait que commencer...

Vladimir sembla quelque peu agacé par l'intervention de messire temps dans leur petite conversation. Il leva les yeux au ciel et Marion, amusé, sentit un sourire en coin poindre sur ses lèvres.

Son hôte, visiblement soucieux de son bien être, s'enquit de sa forme, et le jeune homme secoua la tête de gauche à droite.

"Etrangement, je me sent en pleine forme! Profitez-en, à cette heure-ci c'est quelque chose de rare chez moi!"

En effet, quoique Marion n'ai eut aucun prblème à se coucher tard, il avait toujours tendance à se sentir fatigué vers onze heure, pour de nouveau péter la forme vers onze heure trente. Il y a des bizarrerie dans la nature qui ne s'expliquent pas.

"De plus, ajouta-t-il en jetant un oeil à la fenêtre que la pluie martelait toujours, je me sens suffisament propre, et je ne tiens pas particulièrement à un lavage, du mons pas dans l'immédiat. Aussi à moins que vous n'y voyez quelque inconvénient, je serais enchanter de rester. Sans compter que les gens que ma passion pour la Sorcelerie ne fait pas fuir sont assez rare!"

Ce que Marion oubliait de préciser, c'était qu'au dela de la simple incompréhension, il rencontrait en général l'hostilité: sa famille avait déja eu pas mal de problèmes avec l'Inquisition qui, quoiqu'ayant perdu de sa puissance depuis le Moyen-Age avait encore largement les moyens de gêner fortement ceux qu'elle qualifiait d'hérétiques...

"Bien. Voyez-vous, loin de me faire fuir, votre passion m'intéresse. Ma passion pour l'Alchimie est parfois considérée comme une sorte d'hérésie, et voir quelqu'un qui n'est pas non plus dérangé par cela me fait plaisir ! D'ailleurs, à ce sujet, je pourrais vous proposer la visite de mon laboratoire personnel. Il est assez bien fourni en appareils divers et variés. Ensuite, nous pourrions aller dans ma bibliothèque et continuer notre discussion. Qu'en dites-vous ?"

Vlad savait que son invité ne refuserait pas : il était bien trop heureux de rencontrer quelqu'un avec qui parler de sorcellerie, même si ce quelqu'un ne considérait officiellement la sorcellerie que comme du charlatanisme.

"Peut-être aurais-je ainsi l'occasion de vous montrer l'avancée de mes recherches sur "l'union entre science et Sorcellerie", bien que je ne considère cela que comme une science. Et peut-être aurez-vous quelques idées pour m'aider !"

Ainsi, Vlad savait titiller à nouveau la curiosité de Marion : non seulement Vlad représentait une oreille attentive et compréhensive, mais il lui proposait maintenant une part dans ses travaux, chose que toute personne intéressée un tant soit peu par les disciplines occultes ne saurait refuser.

Marion sentit sa curiosité piquée au vif. Etait-ce du au hasard? En tout les cas, Vladimir savait s'y prendre pour aiguiser la curiosité de son invité.
Ah, les livres. Les meilleurs amis de l'homme! N'en déplaise à beaucoup, Marion n'avait jamais approuvé l'expression qui réservait ce rôle à la gente canine. Il préférait de loin les chats -Noirs, tradition oblige.

Et puis la bibliothèque d'un noble tel que son hôte avait de grande chance d'être intéressante: un homme disposant de moyens financiers et d'un minimum de culture n'avait généralement guère de mal à acquérir de véritables perles littéraire!

Néanmoins, et aussi surprenant que cela puisse paraitre, la proposition de visiter le laboratoire de Vladimir ne l'enchantait pas plus que ça. Il ne comptait pas dire non, car il s'intéressait aussi aux sciences, mais il avait été éduqué à la vieille école, et ses potions il préférait les préparer en extérieur autant que possible. Malheureusement, dans ce cas précis "autant que possible" signifiait "rarement"...

Tandis que Marion se levait pour suivre son hôte, ce dernier lui proposa de jeter un coup d'oeil sur l'avancement de ses recherches... Cela promettait décidément d'être fichtrment intéressant, et le libraire en avait l'eau à la bouche.

"Ma foi, j'en serais ravi! L'aspect scientifique me laisse assez perplexe, mais je m'y connais plutôt bien en Sorcellerie et autres choses du même genre..."

"Eh bien nous nous compléterons alors ! Allons-y de ce pas !"

Vlad se leva et demanda quelque chose à un de ses domestiques. Voyant l'air interrogateur de Marion il lui dit :

"Je lui ai demandé de penser à nous amener à boire. Il est difficile de réfléchir le gosier à sec."

Ils retournèrent dans le couloir aux portraits et Vlad jeta rapidement un regard au portrait de son père. Malgré tout ce que cet homme lui avait fait, il manquait à Vlad...
Vlad prit ensuite une porte qui partait vers la droite. Contrairement à ce que le commun des mortels pensait, les laboratoirs ne se situaient pas toujours en sous-sol ou en haut d'une tour : celui de Vlad était simplement dans une pièce peu éloignée de la cuisine.
Il fit signe à Marion d'entrer, puis il le suivit. Il ne ferma pas la porte, de façon à ce que son invité ne se sente pas pris au piège.

"Voici donc ma table d'expérience. Ne touchez pas à la pierre rouge sans gants, j'ignore encore ses effets. Elle est en train de refroidir. Et évitez de toucher le produit vert dans la fiole à côté du grimoire, il s'agit d'un produit qui s'enflamme au contact de la chaleur, et la chaleur du corps humain est suffisante."

Pendant que Marion observait la table, Vlad se dirigea vers l'étagère sur laquelle se trouvaient quelques livres. Il les avait en deux exemplaires : un qui restait toujours dans la bibliothèque, l'autre qui circulait librement. Ainsi, il pouvait toujours les consulter si jamais quoi que ce soit arrivait pendant une expérience... Il en retira un et le montra à Marion.

"Peut-être pourrez-vous m'aider à déchiffrer cet ouvrage. Il est écrit dans une langue que je n'ai pas sû traduire. Rudolf me disait qu'il s'agissait d'un langage se transmettant uniquement dans des livres de Sorcelleries. Or, malgrè ma grande collection, je n'ai pas trouvé un livre pouvant m'aider..."

Ce livre, le Désert de Pierre, était en effet le seul qui échappait à la connaissance de Vlad, qui pourtant avait eu tout le temps qu'il fallait pour connaître toutes les langues en circulation sur terre...

"En effet, la soif a tendance à déconcentrer."

Marion suivit son hôte sans broncher, jetant un oeil distrait aux portraits lorsqu'ils les recroisèrent.

La pièce dans laquelle ils entrèrent par la suite -qui ne se trouvait d'ailleurs ni en lieu et place d'anciennes salles de tortures, ni au sommet d'une haute tour douteuse- était spacieuse et bien éclairée. Des fioles et des béchers bien ordonnés trônaient sur les étagères, accompagnés de récipients de verres biscornus dont Marion ignorait totalement le nom et l'utilité. Sur les murs se trouvaient quelques livres sur l'alchimie, deux ou trois ouvrages de botannique, et un livre sur l'anatomie, que Marion projeta de détailler avec attention un peu plus tard.

Sur la table trônait une pierre rouge encore chaude, qu'on lui déconseilla de toucher, de même d'ailleurs qu'un liquide vert dans une petite fiole posé sur un seau de glace.

*Intéressant...*

Puis, Vladimir saisit un ouvrage dans sa bibliothèque et le lui tendit. Surpris et fasciné par l'ouvrage en question, Marion ne pris pas la peine de répondre immédiatement à sa question.

"Milles Verrues déssechées! Le Désert de Pierre! Ou avez-vous eu ça?"

Sans attendre de réponse -et soit-dit en passant, au mépris total de topute prudence- Marion se plongea dans l'ouvrage et en parcouru rapidement les premières lignes.

"Votre ami se trompe sur un point: il n'y a pas de livres qui permettes d'apprendre cette langue. Annonça-t-il enfin, sans lâcher le précieux ouvrage des yeux. Elle se transmet de génération en génération... Marion pris une profonde respiration avant d'ajouter: Chez les sorciers."

"J'ai obtenu ce livre d'un de mes ancêtres, qui se passionait pour l'Alchimie : le tristement célèbre Vlad Tepes. Cet héritage s'est transmis de génération en génération et, comme je suis le seul de ses descendants à m'intéresser à l'Alchimie, je suis le seul à en connaître l'intérêt réel."

Vlad observait Marion lire avidement le contenu du livre. Il avait bien fait d'inviter le libraire chez lui. Puis, Marion lui révéla la clé de la traduction de ce livre.
Vlad avait enfin la confirmation "officielle" de ce qu'il savait déjà... Marion était un Sorcier, il l'avait avoué en parlant de la langue dans laquelle était écrit le livre...

"Chez... les Sorciers ? Vous voulez donc dire que... les Sorciers existent réellement ? J'avais entendu parler de la préparation de Potions, mais je ne considérais celà que comme une branche de la botanique. Quant à la Sorcellerie elle-même, j'emet tout de même des doutes."

Vlad fit semblant d'hésiter avant de demander :

"Seriez-vous donc vous même Sorcier ?"

Avant que la réponse ne lui fût donnée, Vlad entendit un sifflement, provenant de la table d'expériences.

"Attention !"

Vlad courut vers la table et saisit un tissu avant de s'en servir pour récupérer la pierre rouge, qu'il plaça dans le liquide vert. Le liquide vert, dès que la pierre entra en contact avec lui, devint bordeau.

"Cette expérience sera peut-être ma réussite. Je ne voudrais pas qu'il arrive quoi que ce soit empêchant son déroulement... Mais, cet incident vous a interrompu non ?"

Tandis que Vladimir répondait à ses questions, Marion s'était trouvé un tabouret libre et s'y installa en tailleur, les mains posées sur ses chevilles, le livre sur ses mains. L'alchimie. Oh oui, les alchimistes s'intéressaient à ce livre depuis des générations, parce qu'ils savaient qu'il renfermait des recettes bien plus efficaces que les leurs, et qu'ils auraient voulu pouvoir mettr la main dessus!

"L'art des Potions se rapprocherait davantage de la pharmacopée que de la botanique, pour tout dire. Précisa-t-il à la remarque de Vladimir. La botanique ne sert vraiment qu'à donner des noms aux plantes et savoir comment les faire pousser. Elle ne s'occupe guère de leurs propriétés. Peu de botanistes par exemple, saurais vous dire que le muguet est une composante essentielle de tout filtre d'amour."

Puis, sans surprise, le noble interrogea son invité sur sa propre nature. Pour toute réponse, Marion se contenta de fermer les yeux et, tout en s'élevant dans les airs, utilisa son pouvoir pour attirer à lui une douzaine de fiole et les faire tournoyer autour de son visage.

La pierre sur la table émit un sifflement aigu, et Vladimir la précipita dans le liquide vert qui prit une teinte bordeaux. Entraîné à utilisé son don, Marion n'avait pas bronché. Aussi, lorsque son hôte lui demanda s'il avait été interrompu...

"Il y a longtemps maintenant que je n'ai plus besoin du silence total pour effectuer ce genre d'exercice. Il passa une main dans ses cheveux en soupirant, et les fioles reprirent leurs places sur les étagères. C'est très utile, surtout lorsqu'on est préssé et qu'il reste plusieurs choses à faire. Pour ce qui est des Potions, je ne dispose pas ici du matériel pour vous faire une démonstration."

Le jeune homme repassa en station debout, mais ses pieds ne touchaient pas terre pour autant. Avec un sourire, il s'approcha de Vladimir et s'asit sur du vide, juste devant lui.

"Evidemment, je comptes sur vous pour que cet état de fait reste entre nous. Je ne tiens pas à ce que l'insquisition ne vienne me chercher des pous dans la tête..."

Tout était prononcé d'une voix posée, aimable, mais n'importe quel être intelligent aurait compris qu'il vallait mieux être d'accord avec Marion. Soudain, on frappa à la porte, et le Libraire retomba sur le sol en un éclair, aussi serein en apparence que s'il ne s'était rien passé.

Vlad regarda le libraire se soulever du sol. Quand celui-ci lui demanda de garder le secret, Vlad hésita à lui révéler une partie de ses pouvoirs... Mais on frappa à la porte.

"Pas d'inquiétude, nul ne saura."

Vlad ouvrit la porte. Le serviteur était là, une bouteille d'eau et une bouteille de vin posées sur un plateau qu'il tenait entre ses mains. Vlad le remercia en Transylvanien et récupéra le plateau, qu'il posa sur la table.

"Et voilà. Nous ne serons plus dérangés, il a apporté ce que je lui avais demandé..."

*Voir un homme voler ne l'aurait pas étonné... Vladislav le fait presque tous les matins avant de se coucher.*

Vlad reporta son attention sur la pierre qu'il avait posé dans la fiole.

"Une autre tentative de créer une Pierre des Philosophes. Aucun d'entre elles n'a marché. Juste une avait un effet étrange, et elle s'est mélangée à mon organisme lorsque je l'ai touchée. Je n'ai jamais réussi à réutiliser le pouvoir qu'elle possédait avant, à mon grand regret... Elle pouvait faire changer de forme à ce qu'elle touchait..."

*Peut-être cela suffira-t-il à expliquer ma transformation animale, si jamais l'envie me prenait de lui en parler...*

"Une Pierre Philosophale?"

Les mots étaient dénués d'admiration, presque méprisants. Cette Pierre, qu'elle soit effectivement réalisable, était au yeux des Sorciers une atteinte à leur privilège d'être Magiques. La longévité ne s'obtenait pas par la science, Foutredieu! On la demandait et, si les Sorciers le voulait bien, on l'obtenait. On ne se l'octroyait pas soi-même. Et puis ce genre de projet c'était d'une banalité pour un alchimiste...

*Je dos avouer que je m'attendais à mieux...*

"Faire changer de forme tout ce qu'elle touchait? Une pierre de métamorphose vous voulez dire? Intéressant. C'est la première fois que j'entends parler de cela... Mais c'est plus proche de la Sorcellerie que de l'Alchimie."

Marion se servit un verre d'eau, puis se trouna vers Vladimir pour l'interroger.

"Eau, ou vin?"

Sans lâcher son verre, ni celui de Vladimir, il maintenait les deux bouteilles à quelques centimètres au dessus du plateau, et avait ramené le livre sous ses yeux. Déja, il y avait remarqué deux ou trois recettes de potions qui pourraient s'averer intéressante. L'une d'entre elle notament était celle nécéssaire à la fabrication d'un bâton de Sorcier.

"Fascinant... Marmonna le jeune homme sans s'en rendre compte, si je parviens à me procurer une branche assez longue..."

Vlad vit les bouteilles voler, quand le libraire lui proposa à boire.

"Vin s'il vous plait. Je n'apprécie guère les boissons sans goût telles que l'eau."

*Alors comme ça, la Pierre ne t'intéresse pas... Ne t'inquiètes pas, je ne fais pas que ça.*

"C'est vrai que cette pierre défiait la science telle que je la connais, mais ce n'est qu'une application améliorée du reste de mes recherches."

Vlad entendit Marion parler d'un long bâton.

"De quelle taille devrait-il être ? Je peux vous fournir tout ce dont vous avez besoin, grâce à la deuxième partie de mes recherches..."

Vlad traça un cercle sur un papier et le remplit de symboles divers. Il savait que cette partie là de l'Alchimie intéresserait davantage le Sorcier. Il réunit ensuite plusieurs bouts de bois qui trainaient ici et là...