Manoir Schenker/Jabs

Sans relever le nez de sa ,Lecture, Marion hocha la tête, et la carafe de vin s'inclina docilement au dessus du verre de Vlad. Après quoi, le récipient vient se placer à quelques centimètres devant le visage de ce dernier, attendant patiemment qu'il le saisisse.

"Vous savez, dit le libraire, La plupart des Sorciers considèrent cette Pierre comme une atteinte à leur statut d'être Magiques. Tout particulièrement son pouvoir d'accorder une grande longévité."

Puis, Vladimir posa une question que Marion mit quelques secondes à comprendre: Il n'avait pas réalisé qu'il pensait à voix haute.

Devant lui, son hôte s'affairait déja à rassembler divers morceaux de bois sale au milieu d'un cercle rempli de symboles bizarres, et Marion protesta.

"Oh, non,non, non! S'exclama-t-il, C'est très gentil à vous, mais il me faut une branche provenant d'un seul arbre, que je taillerais moi-même! C'est pour me faire un bâton magique. De plus, je n'ai pas encore déterminé l'essence de Bois que j'utiliserais, il me faut en étudier les propriétés en fonction de mes Désirs... Et puis il y a une préparation bien particulière! Je vous remercie mais quoi que vous comptiez faire avec ce bois, je doute fort que cela me puisse être utile!"

[Je me trompe ou tu conais FullMetal Alchemist?]

"Eh bien, tant pis."

Vlad mit le feu à la feuille et renvoya le bois par terre.

"La longévité... ce n'est que la partie la moins importante de la Pierre. A mon avis en tout cas. La longévité n'est pas spécialement, comment dirais-je... bénéfique. Je pense que vivre éternellement doit avoir ses inconvénients."

*Oui, je sais de quoi je parle, Marion. Beaucoup d'inconvénients...*

"La Pierre possède l'attribut de transformer ce qu'elle touche en or, mais ce n'est pas non plus ce qui m'intéresse. Je m'intéresse à l'elixir de vie : rendre vivant des objets inanimés. Cette capacité est la moins connue de la Pierre, mais la plus intéressante pourtant. Imaginez ce que dirait un tableau, vieux de 600 ans sur ce qu'il a vu depuis qu'il a été peint ?"

*Oui, que me dirais mon père ? Cet espèce de lâche, effrayé par tout ce qu'il a vécu...*

"Mais, j'aimerai savoir... trouvez-vous quelque chose d'intéressant dans le Désert de Pierre ?"

[oui, je connais. Ed est mon perso préféré et...j'ai le même complexe que lui...]

Tout au long du discours de Vlad, Marion demeura silencieux, écoutant avec attention ce que son hôte avait à lui dire. Son point de vue sur la pierre se comprenait. Quant à celui qu'il éméttait sur l'immortalité -ou presque- Marion se doutait qu'il aurait le même lorsqu'il fêterait son cinq centième anniversaire.

"Ce que dirait un tableau vivant? S'étonna Marion. Oh, pas toujours des choses intéressantes, croyez-moi! Les objets "vivants" ne sont pas une nouveauté chez les Sorciers, et je puis vous assurez que tous ne sont pas disposés à se montrer coopératifs... Certes, certains tableaux ou vases anciens pourraient vous révéler un certain nombre de choses fort passionnantes... Mais d'autres ont trop mauvais caractère: ils vous mentiraient, ou refuseraient de répondre à vos questions. Sans compter tout ceux qui, victime de sortilèges manqués, sont à peine capable d'aligner deux mots... Comme toutes chose, le pouvoir de "donner la vie" a ses avantages et ses inconvénient... Le pouvoir de Donner la vie à des corps d'animaux ou d'homme, le Pouvoir de Résurection, en somme, ne se trouve pas dans la Pierre, et Les Sorciers n'ont pas le droit d'en faire usage, quel que soit leur "camp" ceux qui le tentent finissent généralement par perdre l'esprit. Imaginez-vous à quel point il est frustrant de pouvoir donner vie au portrait d'un être cher, sans pouvoir avoir réellement cette personne à vos côtés? Marion soupira. Mon père a vu mourir de désespoir nombre de ses amis à cause de cette Malédiction."

Non, Marion ne pensait pas exagérer en parlant de malédiction. Que les choses soient claires: il aimait ce qu'il était. Il était fier de posséder ce qu'il considérait davantage comme un Don que comme un fardeau, et heureux de sentir cette force brûler dans ses veines. Mais il était lucide, et savait que tout les Sorciers ne supportaient pas de voir leur visages rester inchangés tandis que ceux de leurs amis, parfois leur fammilles, vieillissaient puis disparaissaient dans leurs tombeaux...

"Si je trouves des choses intéressantes dans ce livre? Messire, êtes-vous certain de réellement savoir ce qu'il contient? Certains Sorciers tueraient pour poser les yeux sur certaines de ses pages... Encore qu'il ne s'agissent la que de Sorciers faibles d'Esprit et peu scrupuleux, je vous l'accorde!"

L'avis de Marion sur les objets vivants était juste, Vlad en convenait. Mais il voulait plus que tout pouvoir obtenir cette Pierre, quoi que les autres en disent.
Quant au livre...

"On va dire que, les personnes me l'ayant confié m'ont mal informées de son contenu. Ils m'ont dit que je trouverai de quoi avancer dans mes recherches, et, s'il vous intéresse vous, je présume qu'il s'agit plus là de Sorcellerie que d'Alchimie non ? Et la Sorcellerie n'est pas vraiment mon domaine de prédilection."

*Vladislav, la prochaine fois que tu tentes de traduire un livre qui pourrait m'intéresser, renseigne-toi au moins sur son contenu. Nous n'avons jamais réussi à pratiquer la Sorcellerie, ni toi ni moi, et ce livre nous est inutile dans ce cas...*

Vlad se passa la main dans les cheveux, reflexe provoqué par la nervosité de la situation dans laquelle il se trouvait. Il lui revint à l'esprit qu'ils n'avaient pas encore visité la bibliothèque, mais que son ami devait sans doute être plus intéressé par le Désert de Pierre que par tous les autres ouvrages que Vlad pourrait posséder.

Marion feuilleta encore un instant le Désert de Pierre puis en referma les pages en soupirant. Il y avait vraiment trop de choses intéressantes dans cet ouvrage, jamais il n'aurait le temps de tout lire en une nuit! Et puis, il avait une déplorable habitude: il était toujours courbé sur ses livres. Résultat chaque scéance de lecture le laissait avec un mal de dos pas possible. Il se redressa donc, non sans oublier de marquer sa page, puis se tourna vers Vladimir.

"Je crois en effet que vous avez été mal renseigné! Dit-il en passant à son tour une main dans ses cheveux. Beaucoup de gens se méprennent sur cet ouvrage. Il faut dire qu'il est très ancien, et qu'il a souvent fallu affabuler sur son contenu pour le sauver de l'inquisition. Marion eut un rictus ironique. Vous n'êtes pas sans savoir que ces messieurs ont un faible pour les bûcher. Quand je pense que leur pseudo Dieu a interdit de croquer le fruit du Pommier... Cela veut tout dire!"

Le Pommier en effet, était depuis toujours considéré comme l'Arbre de connaisance... Aux yeux de Marion -et de beaucoup de Sorciers- on ne pouvait rien attendre de bon d'un Dieu qui interdisait de croquer son fruit.

Mais à son tour, Marion se souvint de l'existence de la bibliothèque de Vlad, et il s'adressa de nouveau à lui.

"Avec tout ceci, nous en aurions presque oublié votre bibliothèque... je serais ravi de la visiter, surtout quand je sais que vous possédez de tels ouvrage... Je remarque que beaucoup de ceux qui sont ici sont des éditions originales... Collectionnez-vous les livres rares?"

Vlad sourit quand Marion parla de son avis sur Dieu. Vlad détestait la religion, surtout à cause de ce qu'il en avait vu dans sa jeunesse : son père combattait au nom de Dieu, et voulait reconquérir Jérusalem... Mais DIeu l'avait abandonné, et l'avait laissé aller jusqu'à l'échafaud, tout en laissant l'armée de Valachie se faire décimer. De mauvais souvenirs en réalité...

"Oui, en effet. J'ai une grande passion pour la lecture depuis mon enfance, et mes ancêtres partageaient cette passion, ce qui m'a permis d'avoir une collection assez importante. Je vous laisserai juger quant à son contenu... Je retire la pierre du liquide, et je suis prêt à partir !"

Joignant le geste à la parole, Vlad se saisit de pinces et sortit la pierre de la fiole. Il la posa sur une balance, marqua sur un papier le poids approximatif de l'objet, puis il se tourna à nouveau vers Marion.

"Il lui faudra environ douze heures pour refroidir et avoir la consistance désirée... Allons-y !"

Vlad attendit que Marion sorte, et il ferma la porte à double tour. Même Vladislav n'avait pas le droit de pénetrer dans le laboratoire. Vlad hésita quelques secondes, puis retourna à l'intérieur. Il ressortit avec le Désert de Pierre dans la main.

"Tenez, je vous le prête... je pense que vous n'êtes pas le genre de personne à abimer les livres des autres, et je sais que vous pourrez en faire un meilleur usage que moi."

Marion sourit en entendant Vladimir parler de sa passion pour la lecture. Techniquement, il n'avait pas tout à fait répondu à sa question mais on sentait qu'il aimait les livres pour eux même et pour ce qu'ils avaient à lui apprendre davantage que pour leur prix, ce qui était un bon point.

D'abord parce qu'on pouvait être quasiment sûr que Vlkadimir ne tuerait pas pour une édition originale, fait très apréciable. ensuite parce que cela promettait au minimum des fictions dignes d'intérêt, et ça, ça plaisait à Marion.

Lorsque Vlad lui tendit le Désert de Pierre, le visage de
Marion s'éclaira, comme celui d'un enfant qui reçoit un cadeau de Noël qu'il n'avait pas osé espérer.

"Merci beaucoup!Dit-il tout en suivant son hôte à travers les couloirs, C'est vraiment très gentil à vous!"

Enfin, ils parvientrent à la bibliothèque. Les étagères de brois brut qui pliaient sous le poids des livres montaient jusqu'au plafond, et les titres des ouvrages les plus proche promettaient déja milles merveilles. Qu'en serait-il alors de ceux qu'on tenait cachés?
Devant tant de culture et d'Histoire, Maron ne put s'empêcher de porter une main à sa bouche.

"Mille chaudrons de bois... On peu dire messire que vous savez comment combler vos invités!"

Abasourdi, Marion s'avança vers le centre de la pièce et fit un tour sur lui même, ne sachant ou poser ses yeux. On aurait dit un gamin qui découvre un trésor...

"La plupart du temps, visiter ma bibliothèque ne les passione pas... Je crois que vous êtes la seule personne à part Rudolf et moi à s'intéresser aux livres que l'on trouve dans cette bibliothèque..."

Un serviteur entra, et s'adressa à Vlad, toujours en transylvanien.

*Un problème avec Lui ? S'il y a quelque chose dont je n'avais pas besoin ce soir, c'était ça.*

Puis Vlad se tourna vers Marion, l'air embarassé :

"Veuillez m'excuser. Mes gens réclament ma présence pour un problème d'ordre domestique. Je vous laisse quelques minutes. Je pense que vous n'aurez pas de problème pour accéder aux ouvrages qui vous intéressent. Il y a de tout. La plupart des ouvrages sont écits dans des langues étrangères, mais un homme cultivé tel que vous doit avoir des notions dans d'autres langues que le français. Je vous laisse."

Saluant son invité, Vlad quitta la bibliothèque, et traversa le manoir, jusqu'à ce qu'il se retrouve dans une pièce au sous-sol. Face à lui se tenait le Chasseur qu'il avait vampirisé... Il tenait un domestique décapité entre ses mains.

"Eh bien, Samael, tu t'attaques à nos amis ? Tu sais que ce n'est pas la meilleure des choses, pour toi comme pour moi..."

L'homme restait immobile, le sang dégoulinant toujours du cadavre. Il fixait Vlad.

"Un ami à moi est là. Je te conseille de rester calme !"

Vlad dégaina et plaça la lame le long du cou de Samael.

"Tu m'as bien compris ? Tu sais très bien que tu peux te nourrir n'importe où dans la ville, alors n'attaque pas les habitants du manoir."

Puis il rengaina, et repartit.

"Tu sais ce qui arrivera si jamais tu venais à ne pas obéir..."

Vlad regagna la bibliothèque.

"Me revoilà ! Je me suis occupé de tout, et il n'y se passera rien de bien dérangeant pendant au moins quelques jours... Avez-vous trouvé votre bonheur ?"

Marion retint un petit rire condescendant lorsque Vladimir expliqua que ses hôtes habituels ne s'interessaient pas aux livres de la bibliothèque. Ils ne savaient pas ce qu'ils perdaient...

Un serviteur entra et s'adressa à Vlad, qui pris poliment congé. Une affaire importante à régler, certainement...

Marion profita de son absence pour ouvrir l'a fenêtre, d'ou on pouvait voir le parc du Maoir. Il n'était pas très grand, mais bien assez pour faire de l'ombre à n'importe quel Jardin de Paris, si fleuri fut-il.

La besace de Marion remua et un museau blanc pointa le bout de son nez, vite suivit par le reste d'une renard à la fourrure flamboyante. Il avait une atèke à la patte gauche, et cela le gênait pour marcher. Marion l'installa sur le chambranle de la fenêtre et ôta les morceaux de bois, rendus inutiles par quelques gouttes d'une potion violette.

"Voila, chuchota-t-il à l'animal en le laissant dehors. Tu es libre maintenant. File, avant de te faire tuer."

L'animal, qui était resté nerveux tout au long de l'opération, ne se fit pas prier pour détaler, et le Sorcier fronça les sourcils. La nervosité des animaux n'était jamais bon signe...

D'ailleurs, remarquait-il seulement, on entendait pas un seul cri dans le parc, comme si toutes les bêtes avaient abandoné cet endroit. Quelque chose devait leur faire peur, mais quoi?

Marion haussa les épaules. de toute façon, il n'était pas suffisament en forme pour lancer un sort de détection. Mais la nuit était idéale pour voler, et le Sorcier hésita un instant à partir faire un tour en balais. Il fouina d'une main distraite sa besace, bien plus profonde qu'il n'y paraissait, tatônnant le manche du balais du dormait tranquillement contre un des nombreux livres qu'il avait acheté le matin même.
Toute autre personne que lui, avec ou sans magie, n'aurait d'ailleurs sentit que lesdits livres en fouillant sa besace...

Des pas se firent entendre dans le couloir, et Marion retira la main de son sac, sans réaliser qu'il flottait encore à une bonne vingtaine de centimètre du sol. Vladimir entra et interrogea Marion, sur son exploration des ouvrages présents.

"Ma foi, comme vous pouvez le constater, je n'ai guère pris le temps d'observer vos livres lus avant... Je crois d'ailleurs qu'une nuit ne me suffirait pas à tout examiner! Et puis, je réfléchissais à quelque chose d'étrange."

Marion s'assit dans l'air, comme si c'était la chose la plus banale du monde que de flotter dans le néant, avant de reprendre.

"Il n'y a pas un bruit dans votre Parc. Les annimaux semblent avoir totalement déserté votre terrain... Quelque chose ici leur fait peur. Quant à dire quoi..."

*Pas l'alchimie, en tout cas. Ni mes pouvoirs: je n'ai pas de mauvaises intentions...*

Perplexe, Marion réfléchissait, un doigt posé sur sa lèvre inférieure. Affalé sur un dossier invisible, sa besace et le Désert de Pierre posés sur ses jambes croisées en tailleur, son regard balayé de mèches châtains semblait fixer quelque chose d'invisible au reste de monde, comme si ses pensées avaient étées étalées devant lui, et non à l'intérieur de son crâne.

L'absence d'animaux... bien sûr que Vlad savait pourquoi il n'y avait aucun animal. Mais, en parler serait un peu stupide.

"Ma foi, vous me posez une bien bonne question. Je sais bien que mes recherches n'ont aucun effet sur la faune, donc je ne vois vraiment pas. Mais il m'arrive rarement de croiser un animal dans ce quartier... peut-être y a-t-il quelque chose qui les fait fuir. Je tenterai de me renseigner auprès des autres habitants du quartier, pour savoir s'ils sont témoins du même phénomène. Mais je n'y avais moi-même pas fait attention : la journée, je suis trop occupé par mon travail, et le soir, je jongle entre repos et recherches... Le jardin est plutôt le domaine de Rudolf. D'ailleurs, peut-être aura-t-il une explication. Je lui demanderai à son retour."

Puis Vlad reporta son attention sur sa bibliothèque. Il récupéra un livre à la couverture noire. Cette couverture était dotée de gravures argentées, représentant des symboles dérivés des pentagrammes. Il y avait écrit "Necronomicon". Le Necronomicon était un ouvrage rare. Suite à la censure de l'Inquisition, il n'y en avait pas dix exemplaires dans le monde, qui étaient tous placés hors de la portée des profanes. Il contenait des informations sur des domaines plus qu'obscurs, et les noms écrits en son sein n'étaient prononçés qu'à voix basse.
Tendant l'ouvrage vers Marion, Vlad dit :

"J'ai du beaucoup de mal à l'obtenir... Je présume que je n'ai pas besoin de vous dire de quoi il s'agit."

Lorsque Vlad lui tendis le Ncromicon, Marion eut une moue dégoûtée et passa littéralement par la fenêtre.

"N'approchez pas ça de moi."

Le ton était froid. Glacial même. Et catégorique.
Evidement que le sorcier savaity ce que contenait l'ouvrage. Outre les biographies des pires Cauchemars de l'humanité, ce livre renfermait un bon paquet d'instruction concernant les poisons, techniques de tortures et autres formule pour maudire un homme jusqu'à sa treizième génération. Et dieu savait que ce genre de malédiction était puissant...

La plupart des sorciers... Non, des Gens sensés se tenaient aussi éloignés que possible de ce genre de livres... Pour sa part, Marion aurait aimé pouvoir en brûler tout les exemplaires... Mais évidement, depuis que les Messieurs de "La très Saient Inquisition" s'étaient amusés à faire des feux de joies avec, la plupart des copies étaient ensorcelées pour résister à la plupart des mauvais traitements...

"J'ignore ce que fait cette chose dans votre bibliothèque, Siffla Marion, Mais je ne veux rien avoir à faire avec... Mis à part le détruire, mais quelque chose me dit que vous protesteriez. J'ai des principes concernant le Bien et le Mal et je m'y tiendrait, aussi stupide que cela puisse paraître à vos yeux ou à ceux de qui que ce soit. Aussi je vous prierai de bien vouloir maintenir ceci hors de ma vue."

Marion soupira et tâta son Noeud de Gwydion sous sa chemise, avant de s'adresser de nouveau à vladimir.

"Je vous conseilles vivement de ne jamais ouvrir -ou réouvrir- ce livre. Et surtout de ne jamais le confier à qui que ce soit. Il est beaucoup trop dangereux pour cela."

Quiconque connaissant Marion aurait été extrèmement surpris de sa réaction: ce n'était pas son genre de juger le contenu d'un ouvrage sans en avoir pris connaissance... Mais la vérité était que MArion avait déja eu l'occasion de parcourir l'ouvrage en question. Et jamais, JAMAIS, il n'avait tant regretté d'avoir ouvert un livre. Certaines descriptions étaient si réalistes qu'il en avait eu des frissons et des nausées plusieurs heures après les avoir lues...

*Mère Lune je vous en prie empêcher le d'ouvrir ce livre...*

Au loin, une pendule sonna deux heures du matin, et Marion se redressa, flottant toujours dans les airs. Doit comme un i, les yeux plantés dans ceux de Vladimir, il attendait patiemment la réponse de ce dernier.

*Deux heures. C'est tôt.*

"Eh bien... quel enthousiasme. Mais je pense que vous devez confondre les ouvrages. Les deux sont de sinistre réputation, et les deux ont été chassés par l'Inquisition, mais celui-là ne contient pas les même choses que le plus connu des deux... il contient surtout des informations sur des Dieux plus anciens que l'Homme. Mais, si vous le souhaitez, je ne l'ouvrirai pas. Et je ne le laisserai à personne."

Puis Vlad sourit.

"Le Codex Dagonensis parle du même sujet que le Necronomicon que je possède. Mais il parle spécifiquement de Dagon, le fils de l'un des Anciens. Mais, je n'en sais pas plus sur son contenu. C'est pourquoi je vous demandais si je pouvais y jeter un oeil. Mais, changeons de sujet. Y a-t-il un livre que vous désireriez voir ?"

Marion sentit son corps se détendre et, de nouveau, s'affala dans l'air comme dans un fauteil. Même ses cheveux semblaient reposer sur un support quelconque. Le jeune homme les dénoua, rangeant le ruban noir qui les retenait dans une poche de sa besace. Il savait que con attitude n'était pas très polie, car l'usage ne tolérait pas que l'on laisse ses cheveux libres lors d'une visite... Mais la, vraiment, Marion en avait besoin.

Il avait aussi besoin de se calmer. Son corps était détendu, mais pas son esprit, et une migraine atroce commençait à pointer le bout de son nez. Avec un soupir il se massa les tempes, histoire de les soulager quelque peu. Ce faisant, il s'adressa à Vladimir d'une voix fatiguée.

"Je suis soulagé de constater que vous n'avez pas été assez fou pour vous procurer l'autre version du Necronomicon... Rien de bon ne peut en sortir. Quant au Codex... Marion le tira hors de sa besace, et le tint quelques instants face à son visage. Il est suffisament impregné de ma Sorcellerie pour vous exploser au visage si vos intentions sont mauvaises..."

Marion soupira et tendis l'ouvrage à Vladimir qui l'interrogeait.

"C'est très gentil à vous, mais j'aurais bien assez à faire avec le Désert de Pierre. Et puis je ne me sens pas capable de lire pour le moment..."

De nouveau, le jeune homme soupira, puis il se redressa, plongeant son bras dans sa besace jusqu'au coude.

"Je suppose que vous n'avez jamais eu l'occasion de voler." C'était une constatation, pas une question. "Dommage. Voler est la plus belle chose qui soit..."

*Et je ne connais pas de meilleurs moyen d'oublier le monde des Hommes...*

Vladimir récupéra le Codex Dagonensis que lui tendait Marion.

"Merci, j'en prendrai grand soin."

*Aucune mauvaise intention... juste de la curiosité.*

Puis Marion parla de voler.

*Oh oui, j'aime bien voler, sous forme de chauve-souris notamment. Mais ce n'est pas la réponse idéale à donner... J'imagine déjà sa réaction si je lui parle de ça.*

"Ca doit être magnifique. Voir le monde de la haut... C'est un rêve que partagent presque tous les hommes..."

Marion tira triomphalement de sa besace un long balais de bois et lança un grand sourire à son hôte.

"C'est du plus puir cliché, je vous l'accorde... Mais c'est autrement plus confortable que la branche de sapin."

Voler avec des aiguilles qui vous rentrent dans le derrière, merci, mais il y avait mieux... Vladimir fit remarquer que bon nombre d'hommes devaient rêver de voler, et Marion acquiesça.

"Nul doute que beaucoup de monde sur cette planète doit envier au Sorcier et aux Mages cette petite capacité. Et j'imagine que certains Vampires sont bien heureux de pouvoir voler, eux aussi..."

Tout en parlant, le jeune homme avait ôté de son balais quelques brindilles qui dépassaient: c'était mauvais pour l'équilibre...

"Il se fait tard, Dit-il en réprimant un baîllement. Je crois que je vais rentrer chez moi et ne pas vous ennuyer plus longtemps..."

Vlad fut surpris de voir Marion sortir un balais de sa besace. Sa première pensée fût :

*Qu'est-ce qu'il peut bien avoir d'autre là-dedans ? Des livres, un balais... il va sortir un chat noir la prochaine fois ?*

Et ensuite il répondit :

"En effet, je pensais que les Sorciers sur leurs balais étaient de simples images du folklore, mais de là à imaginer que les Sorciers volaient réellement en se servant de ce genre d'objet... Mais, ça ne doit pas être très confortable, non ?"

Un courant d'air passa, faisant légèrement se déplacer les cheveux de Vlad. Il les remit en place pendant que Marion répondait à la remarque sur le rêve.

"Vous voilà encore à parler de vampire. On croirait presque que vous auriez envie d'en rencontrer un !"

*Eh oui, et c'est déjà fait, mon ami... deux fois... Chanceux.*

Vlad observa Marion qui retirait les brindilles qui dépassaient... cela aidait sans doute le balais à mieux voler. Vlad aurait pû se servir de la télépathie pour le savoir, mais il n'avait plus envie de lire dans les pensées de Marion. Du moins pas pour le moment. C'était normal, une preuve du respect qu'avait Vlad pour le jeune sorcier. Quand Marion parla ensuite, Vlad comprit que celui-ci était fatigué. Pour un vampire qui dormait durant tout le jour, il était à peine l'heure de prendre un repas, mais pour un humain qui avait une vie en pleine journée, la fatigue devait se faire ressentir.

"La présence d'une personne cultivée telle que vous ne m'ennuie jamais. Mais je comprend par contre que vous désiriez retourner vous reposer. Je vais par contre ressortir, car Rudolf m'a demandé de le rejoindre... C'était l'un des objets de mon absence de tout à l'heure. Je sais qu'il choisit mal ses heures, mais c'est tout lui. Il préfère vivre de nuit, sous la lune, plutôt qu'en plein jour."

En fait, Vlad comptait plutôt sortir pour se nourrir, mais encore une fois c'était une chose qu'il ne pouvait pas expliquer à son interlocuteur.

"Je vais demander un fiacre. Voulez-vous que j'en profite pour vous ramener chez vous ?"

Marion sourit en voyant une expression surprise se peindre sur le visage de Vladimir. Une besace sans fond, ça avait de quoi surprendre... La pluie tombait toujours, et le jeune homme sortit une épaisse cape de voyage de son sac pour se la passer sur les épaules. Puis, il glissa le Désert de Pierre dans sa besace et répondit à la remarque de son hôte.

"En effet, ce n'est pas tout à fait le moyen de transport le plus confortable, mais comme je l'ai déja dit, cela vaut beaucoup mieux qu'une branche de sapin: il n'y a pas d'aiguilles! Quant à savoir pourquoi l'on a choisit le balais et non un autre instrument... Je dois avouer que je ne m'en souviens plus, si toutefois je l'ai su un jour..."

La conversation dériva vers les Vampires, et le sourire de Marion s'agrandit.

"Ma foi, tout dépendrais des circonstances de cette rencontre... Un vampire amical ne me gêne pas. Un vampire désirant m'aspirer le sang serait, je le crains, fort mal reçu..."

Puis, vlad parla de sortir, lui aussi, et proposa à Marion de lui fournir un fiacre.

"C'est très gentil, dit celui-ci en rabattant son capuchon sur son crâne, mais je préfères rentrer en volant."

Ce disant, il avait refermé sa besace et enfourché son balais.

"Eh bien, Messire Schenker, je vous souhaites la bonne nuit!"

Et, repoussant une mèche de cheveux derrière son oreille, Marion frappa le sol du pied et s'envola, ne tardant pas à disparaître entre les gouttes de pluie.

Quand Marion parla de rentrer en volant, Vlad sourit :

"Voler doit en effet être plus plaisant qu'utiliser un fiacre..."

Puis Marion salua Vlad.

"A vous de même, Marion. Sachez que vous serez toujours le bienvenue au manoir. Au revoir."

Puis la forme sur son balais s'éloigna. Vlad retourna à l'intérieur du manoir, et s'assit sur son lit.

*Il faut oser... se déplacer en balais. Si jamais il se faisait repérer, il pourrait avoir des problèmes. Voilà un inconvénient que je n'ai pas quand je me change en chauve-souris. D'ailleurs, il est temps d'aller manger.*

Vlad ôta ses vêtements et les plia. L'inconvénient des métamorphoses vampiriques était vraiment le fait qu'il ne puisse pas récupérer ses vêtements au moment où il reprenait forme humaine. Mais se transformer était pratique, quoi qu'on en dise.
Une fois ses préparatifs terminés, Vlad jeta un oeil à l'horloge. Il lui restait plus de quatre heures avant le lever du soleil. Largement le temps de se nourrir. Il se transforma et sortit par la fenêtre.
Après quelques minutes, il survolait Paris... son terrain de chasse était ouvert. Les proies se déplaçaient... quels imbéciles, marcher dans les rues seuls et en pleine nuit...